« Une belle journée de 1913 » est un project d’installation sonore. Celle-ci réagit musicalement aux certaines conditions météreologiques, en temps réel, dans un lieu donné. Plus spécifiquement, l’installation ne sonne que lorsque l’ensemble de données de mesures météorologiques (vent, humidité, temperature, pression atmosphérique, etc.) correspond à ce que l’homme ordinaire appelle “une belle journée”. L’idée est inspirée du premier paragraphe du tome 1 de « L’homme sans qualités », de Robert Musil, que voici:
“On signalait une dépression au-dessus de l’Atlantique ; elle se déplaçait d’ouest en est en direction d’un anticyclone situé au-dessus de la Russie, et ne manifestait encore aucune tendance à l’éviter par le nord. Les isothermes et les isothères remplissaient leurs obligations. Le rapport de la température de l’air et de la température annuelle moyenne, celle du mois le plus froid et du mois le plus chaud, et ses variations mensuelles apériodiques, était normal. Le lever, le coucher du soleil et de la lune, les phases de la lune, de Vénus et de l’anneau de Saturne, ainsi que nombre d’autres phénomènes importants, étaient conformes aux prédictions qu’en avaient faites les annuaires astronomiques. La tension de vapeur dans l’air avait atteint son maximum, et l’humidité relative était faible. Autrement dit, si l’on ne craint pas de recourir à une formule démodée, mais parfaitement judicieuse : c’était une belle journée d’août 1913.”